[Article publié le 20 avril 2009 sur Slate.fr]
Si certains journaux ont compris l'hommage derrière l'injure, comment
expliquer l'émotion des Espagnols après les déclarations de Sarkozy sur
leur président du Gouvernement.
Si «Zapatero n'est pas très intelligent», alors Sarkozy est «un nain». C'est à ce niveau très ras du bac à sable qu'est parvenu en Espagne le débat autour du commentaire du président français sur le chef du gouvernement espagnol.
Le radicalisme des réactions aux propos prêtés à Sarkozy par Libération - fussent-ils réels ou mal interprétés - a pu surprendre. D'autant plus que ce n'est pas la première fois que le chef de l'exécutif espagnol essuie des critiques frôlant l'insulte. «Mais qu'est-ce que tu veux, le nain». La réplique de cour d'école n'est pas issue du Parti socialiste (PSOE) de Zapatero, mais des rangs même de l'opposition de droite, de la bouche du député européen du Parti Populaire (PP) Luis Herrero.
Pourtant, si aujourd'hui le PP s'insurge, il y a quelques années son président et candidat aux élections générales, Mariano Rajoy, qualifiait Zapatero de «monumental imbécile». La droite espagnole a longtemps mis en doute les capacités intellectuelles de Zapatero. Elle a utilisé sa ressemblance physique avec Mister Bean ou l' «optimisme anthropologique» dont se targue le chef de l'exécutif pour l'accuser de naïveté.
Mais voilà: si l'on peut permettre cette légèreté de ton aux hommes
politiques espagnols, il est hors de question de laisser le président
du Gouvernement se faire insulter par un dirigeant étranger...
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Dessin : Courtoisie de Manel Fontdevila et du journal Público.
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