Non, je ne vais pas parler d'addiction à Google [EN] mais plutôt de l'étonnante valeur statistique des données du géant de la recheche sur Internet.
En tant que journaliste, cyber-dépendant et curieux de nature, j'ai évidemment été largement abreuvé d''informations sur la grippe A. Je n'ai d'ailleurs aucun inconvénient à défendre l'idée que les médias en ont largement trop fait sur le sujet, en tout cas à partir du moment où l'on a su que la grippe porcine, devenue H1N1, était objectivement bénigne pour l'homme.
Ceci dit, une fois que j'ai reçu le diagnostic, je suis tout de même allé rapidement faire un tour sur le Web pour évacuer quelques doutes. Eh bien il semble que ma réaction soit on ne peut plus classique : pour énormément de gens, familiarisées ou non avec les dernières évolutions du Web 2.0, Google est un réflexe en cas de question précise et pressée.
Au cours de mes petites recherches, je suis ainsi tombé sur une page de Google.org sur laquelle le moteur de recherche expose ses propres estimations de l'évolution de la grippe (A et commune, crois-je comprendre).
La courbe jaune représente l'évolution réelle de la grippe en France. La courbe bleue, l'estimation de Google à partir des recherches effectuées sur ses pages et ses recettes aussi secrètes que celle du Coca, selon l'expression consacrée. Comme on le voit sur le graphique, à part quelques différences minimes sur les pics, les évolutions des deux courbes au cours des cinq dernières années sont étrangement semblables.
Certes, ni tous les Français ont un accès quotidien à Internet, ni tous les internautes utilisent les moteurs de recherche de la même manière. On débat beaucoup sur les dangers de l'automédication, sur ces patients qui croient en savoir plus que leur médecin après trois clics sur Internet ou sur l'utilisation de la Wikipedia comme dictionnaire Vidal des masses... Moi je regarde simplement ces deux courbes. C'est peut-être la fièvre, mais ça me donne le vertige.
P.S. : Je commence à aller presque bien, tout ça c'est de la "grippette", comme dirait Debré (non pas lui, ni son père, l'autre).
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