Alors que la tension atlético-olympienne du conflit diplomatique autour du "prisonnier politique" (dixit Maître Collard) Santos Mirasierra est quelque peu retombée, et uniquement animé par la conviction que la paix entre les peuples passe par l'entendement mutuel, je propose aux ultras de l'Olympique de Marseille, dont les prédispositions intellectuelles ne sont pas à démontrer, un petit cours d'Espagnolofacilo. Les plus intéressés par la discipline pourront consulter ici le chapitre précédent.
Telles que l'on peut les lire dans le journal sportif Marca en effet, les missives envoyées par les poètes de l'OM ne sont pas toujours parfaitement correctes -au niveau linguistique s'entend-.
Ami ultra, "con" ne se dit pas "cono", ce serait trop facilo. Non, un "cono" c'est un cône, comme ceux de couleur orange qui peuvent servir à donner davantage de coffre à ta voix lorsque tu déclames des poésies en l'honneur de tes héros vélodromiens. Ne dis pas non plus "coño", il s'agit de quelque chose d'éminemment féminin, que je crains beaucoup de tes confrères ne connaissent pas, vu leur apparente obsession pour la sexualité des machos ibériques.
Con se dit "gilipollas". Certes, cela ne ressemble pas beaucoup au français et ce n'est pas évident à prononcer, mais gageons que bon nombre de tes homologues madrilènes s'offriront spontanément pour te répéter à l'envi et gracieusement le délicieux substantif.
Cher Marseillais, lorsque tu utilises un traducteur automatique, prends garde à ne pas employer d'expressions trop idiomatiques. Si, d'âme généreuse, tu te préoccupes de la santé digestive des supporters du club adverse, évite d'écrire "ne vous faites pas dessus", que Google ne saura traduire que par le très littéral "no se hagan arriba".
Camarade olympien, si tu persistes à vouloir utiliser les outils numériques de traduction, il serait bon que tu penses à abandonner l'écriture phonétique. Si tu veux dire "vous le libérez", tu ne peux pas écrire "vous le libéré". Si tu t'intéresses à l'orientation sexuelle de ta contre-partie, peut-être pour pouvoir établir de nouvelles relations après le match, écris donc "pédé", pas "pd", que le traducteur pourrait prendre pour un post-scriptum. Je me doute bien que tu maîtrises parfaitement les règles de l'orthographe et de la conjugaison et qu'il s'agit là de licences poétiques, mais que veux-tu, Google n'a pas encore atteint ton degré de finesse expressive.
En toute amitié,
Un Bordelais à Madrid qui souhaite vivement te voir progresser dans la langue de Cervantes.
Via Greg, qui dit vouloir passer de l'athéisme pratiquant à l'antifootballisme militant.
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